Dimanche soir, dans le Cadre de la semaine interdépartementale de l’orgue, l’église Notre-Dame accueillit l’Académie du Concert de Lyon, ensemble à géométrie variable dirigé par Frédéric Mourguiart, avec un programme exceptionnel haendel’s rejoice ! : Sonates pour hautbois, violon et basse continue entremêlées de duos arcadiens et autres airs d’opéras du maître. Ce concert, de très belle facture, a permis au public de s’imprégner des oeuvres. Musiciens et chanteurs lyriques de haut niveau, ont été les ambassadeurs de cette musique baroque européenne envoûtante et le public à apprécié ce moment de grande émotion (…)
Revue de presse
(…) Près d’un demi-siècle après les « pionniers » Harnoncourt et Leonardt, les recherches et les avancées dans le domaine du baroque vont bon train et la relève s’avère des plus concurrentielle, du moins à Lyon. (…) Petite dernière récemment arrivée sur le « marché » des jeunes orchestres en devenir, l’Académie du Concert de Lyon, dirigés par le hautboïste Frédéric Mourguiart, voit les choses en grand en reconstituant le grand orchestre du temps des comédies-ballets du Roi-Soleil. Leur dernier concert en octobre dernier laisse entrevoir le meilleur pour la suite.
Guillaume Médioni
Dans un théâtre, à la levée du rideau, on voit apparaître un orchestre qui n’attend plus que son chef pour commencer de jouer ! Surpris, le public applaudit ! Voilà, c’est parti … Effectivement, pour cet ensemble, un concert n’est pas une cérémonie musicale compassée, mais un moment de joyeuse convivialité. Le clou de la soirée fut évidemment la reconstitution partielle de la consécration de Monsieur Jourdain en Mamamouchi dans le Bourgeois gentilhomme (…) le tout mené avec verve par des comédiens, des chanteurs et des musiciens qui se prenaient au jeu. (…) L’enthousiasme du public fut tel que la Marche des turcs a dû être bissée. Excellente soirée, vivante, originale avec une formation de musiciens jeunes, talentueux et enthousiastes. On attend donc maintenant un nouveau spectacle ; il ne manque que des moyens à la mesure des talents à déployer ! (…)
(…) Il s’agit d’une initiative audacieuse et originale, portée avec fougue et conviction, qui défend une vision musicale de qualité. L’existence de « l’Académie du Concert » est nécessaire, particulièrement dans notre ville aux côtés des autres institutions présentes, puisqu’elle présente un réel intérêt musical et de belles perspectives, en dévoilant une facette inédite du patrimoine Lyonnais.
(…) Ce jeune orchestre, qui dès son premier concert a prouvé son dynamisme et sa grande qualité, mérite absolument d’être soutenu par les autorités. (…) Cet ensemble aborde son travail de façon fort intelligente et compétente, avec l’apport d’une recherche historique rigoureuse et des meilleurs musiciens instrumentistes spécialisés de la Région Rhône-Alpes. Ils choisissent résolument l’interprétation sur instruments d’époque, ce qui rehausse encore l’intérêt de ce projet en le rendant « à la page » au niveau national et international. Cet orchestre, le seul de cette envergure dans la région, possède tout le potentiel artistique pour devenir un atout culturel important et unique, capable de donner plus de rayonnement et de visibilité au riche passé de Lyon et au patrimoine de sa région.
(…) Ce concert qui clôturait les manifestations du Cinquantenaire du Mozarteum de France fut une brillante démonstration des qualités d’une nouvelle formation musicale : l’Académie du Concert de Lyon, placé sous la direction de Frédéric Mourguiart. Le programme, très intelligemment organisé et ponctué d’interventions de comédiens (Le Chariot de Thespis) qui annonçaient les pièces en faisant surgir des tribunes ou du public des acteurs : on vit ainsi Mozart et Haydn invectiver aussi bien l’orchestre que le public et se disputer avec humour les palmes du succès ! Bref l’imagination était au pouvoir ! (…) D’emblée la sonorité de l’ensemble donnait la mesure de la qualité de tout ce qui allait suivre : précision des attaques, vivacité du jeu, bon équilibre des pupitres. Le mouvement lent absolument stupéfiant de la symphonie n° 64 en la Majeur « Tempora mutantur » de Joseph Haydn, avec ses silences tellement redoutables pour la précision des départs, d’une exécution parfaite. Ce qui était très émouvant dans cette prestation, c’était de voir et d’entendre jouer une phalange constituée d’artistes d’une très haute qualité et cependant d’une moyenne d’âge très peu élevée. De cette jeunesse se dégageaient une ardeur et une chaleur communicative très réjouissantes. (…)
Yves Jaffrès