(…) Ce concert qui clôturait les manifestations du Cinquantenaire du Mozarteum de France fut une brillante démonstration des qualités d’une nouvelle formation musicale : l’Académie du Concert de Lyon, placé sous la direction de Frédéric Mourguiart. Le programme, très intelligemment organisé et ponctué d’interventions de comédiens (Le Chariot de Thespis) qui annonçaient les pièces en faisant surgir des tribunes ou du public des acteurs : on vit ainsi Mozart et Haydn invectiver aussi bien l’orchestre que le public et se disputer avec humour les palmes du succès ! Bref l’imagination était au pouvoir ! (…) D’emblée la sonorité de l’ensemble donnait la mesure de la qualité de tout ce qui allait suivre : précision des attaques, vivacité du jeu, bon équilibre des pupitres. Le mouvement lent absolument stupéfiant de la symphonie n° 64 en la Majeur « Tempora mutantur » de Joseph Haydn, avec ses silences tellement redoutables pour la précision des départs, d’une exécution parfaite. Ce qui était très émouvant dans cette prestation, c’était de voir et d’entendre jouer une phalange constituée d’artistes d’une très haute qualité et cependant d’une moyenne d’âge très peu élevée. De cette jeunesse se dégageaient une ardeur et une chaleur communicative très réjouissantes. (…)

Yves Jaffrès